Nous partageons quelques photos de ces variations, prises ce week-end lors d'une session d'accompagnement individuel, ainsi que quelques réflexions.
À NOTER :
les exercices proposés se font et doivent se faire sans jouer sur la laxité articulaire. Cette laxité est l'état plus ou moins important de relâchement des tissus ligamentaires et tendineux d’une articulation. Au-delà de certains seuils, l'articulation est instable, on parlera alors d'hyperlaxité.
Le travail proposé ci-dessous amène à améliorer la mobilisation des articulations coxo-fémorales (hanches) en mettant de l'espace dans celles-ci, en améliorant la qualité de la synovie, une articulation doit être mobilisée et subir une certaine pression afin de la préserver et d'améliorer son état.
Par la répétition de ce type d'exercice, il sera possible de ressentir progressivement les têtes de fémur tourner dans les cavités cotyloïdes.
Voici un extrait de BKS Iyengar où il s'exprime sur ce sujet, issu de Sagesse et pratique du yoga, chapitre « le corps souple et le corps raide »
Q : Pourriez-vous commenter la différence entre un corps souple et un corps raide ?
« De nombreuses personnes regardent des photos d’asana et pensent qu’un corps souple suffit pour réaliser une asana. Mais on devrait se rendre compte que souvent un corps souple ne peut renseigner le cerveau ou l’esprit, car il manque de sensibilité. Bien que les corps souples n’éprouvent pas de douleur, ils pèsent sur les nerfs, et causent de la fatigue, de l’agitation, des maux de tête ou de la lourdeur. Ils manquent d’énergie. Au lieu de recevoir de l’énergie, les cellules sont écrasées et cela peut provoquer des tas de maladies. Un corps souple n’oblige pas l’intellect à réfléchir à ce qui est adapté ou non dans la réalisation de l’asana. Un corps raide, au contraire, possède de la résistance, une capacité d’action et de réaction qui oblige l’intellect à étudier l’asana dans une juste perspective. Un corps souple ne possède ni capacité d’action ni ou de réaction, ni résistance pour donner des indices utiles au raisonnement intellectuel et à la stabilité émotionnelle. Il fait facilement l’asana sans résistance intérieure et sans réaction. Quand une femme est enceinte et qu’il n’y a pas de réponse de l’enfant, alors la peur surgit que la vie l’ait quitté. De la même manière, une asana obtenue sans résistance est une asana sans vie, comme un enfant mort-né. »
REMARQUES PERSONNELLES DE CATH :
je ne suis pas une personne présentant une laxité articulaire.
Les photos ci-dessous, sont le fruit d'un travail engagé en avril 2017 lors du premier stage de Yoga suivi avec Serge organisé par Michèle Lefèvre. À l'époque, j'avais mal aux genoux lors des fléxions, même de faibles amplitudes à cause de mauvaises pratiques : notamment, la bascule et la rétroversion du bassin, l'encouragement à l'hyperextension des genoux, la méconnaissance de l'étirement des quadriceps...
J'étais dans un état d'esprit de renoncement au Yoga.
La discipline et la régularité de la pratique des enseignements de Serge m'ont permis de résoudre ces problèmes et de progresser à nouveau dans ma pratique.
Je témoigne et argumente sur ce site internet et sur nos pages Facebook afin de susciter des prises de conscience et lutter contre les mauvaises pratiques ! Nous voyons beaucoup de jeunes femmes présentant une grande laxité articulaire, donc une apparente facilité à prendre les postures alors qu'elles compensent et abîment leurs corps sans le percevoir. Nous savons qu'elles auront des problèmes ostéo-articulaires pouvant être sérieux par la suite.
Il est toujours de temps de comprendre, voire de découvrir le fonctionnement judicieux du corps.
VARIATION EN FENTE BASSE :
la montée se fait en chat dos rond.
Je continue l'extension de hanche jambe gauche, tout en amenant le pied droit à l'extérieur de la brique droite. Pied légèrement en biais, dans l'axe de la cuisse. Flexion et rotation externe de la hanche droite.
Jambe arrière tendue, dans une dynamique de déplier le genou qui reste au sol : c'est l'appui sur le cou de pied qui permet cela.
Extension de la hanche de la jambe arrière. Avec la main je peux aider à davantage de rotation externe en dégageant l'articulation pour faire passer le fémur à l'extérieur de l'os illiaque du bassin.
Briques verticales, en appui sur les avant bras pour accentuer la flexion de hanche de la jambe avant.
Je retourne les orteils de la jambe arrière et j'amorce une préparation de Prasvottanasana en fente basse : je pousse mon bassin en arrière lentement en conscience, sans le dévier de l'axe central du tapis.
Le ventre reste collé à la cuisse avant. Le genou avant se déplie, le genou arrière se fléchit.
Le ventre reste bien en place contre la cuisse, seule la poitrine se soulève et je peux alors pousser la brique en avant en l'étirant comme un élastique pendant que mon bassin recule.
Bientôt seul le poids du corps permettra de maintenir la posture dans un lâcher qui étire le tapis entre pied avant et genou arrière.
PRÉPARATION AU PIGEON : JAMBE ARRIÈRE
la montée se fait en chat dos rond.
J'avance la jambe gauche, elle reste dans son axe. Pied sous le périnée, légère rotation externe de la hanche de la jambe avant.
Je prends mon temps, d'abord les bras parallèles, puis le bras gauche perpendiculaire à l'axe central du tapis. J'attrape le pied arrière, ou le bas du pantalon ou j'utilise une sangle. Étirement du quadriceps et du psoas. Extension de la hanche de la jambe arrière.
Mollet sorti à l'extérieur pour accompagner la rotation interne de la hanche de la jambe arrière.
Attention à ne pas bloquer le coude avant !
Si ça va, je peux alors me redresser à condition de ne pas compenser en projetant les côtes, il est très important de ne pas laisser le bassin se vriller. La concentration se fait sur les rotations des fémurs, avant rotation externe, arrière rotation interne.
PRÉPARATION AU PIGEON : JAMBE AVANT
la montée se fait en chat dos rond.
Flexion hanche gauche.
Le pied gauche vient se placer à la place de la brique droite.
Autant de supports que nécessaires sous l'ischion gauche.
Concentration sur la flexion et l'adduction de la hanche gauche.
Action d'éversion du pied au sol devant, le pied gauche, c'est cette action qui se répercutera jusque dans la hanche pour faire tourner la tête de fémur dans la cavité cotyloïde.
Le bassin ne doit jamais vriller.
Concentration sur la rotation interne de la jambe arrière et la rotation externe jambe avant.
Notons, genou gauche, dans l'axe de la jambe gauche. Tibia-fémur en angle droit (90°) toujours la jambe gauche.
Pli de l'aine droit regardant vers le sol.
Bonne pratique !
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