YOGA NIDRA : CE QUE L'ON NE VOUS A PEUT-ÊTRE PAS DIT... ET RETOUR SUR MON EXPÉRIENCE
- Cath et Serge

- 3 sept.
- 16 min de lecture
OBJECTIFS :
Tout d'abord lever le voile sur les risques cachés du Yoga Nidra et dénoncer une certaine banalisation de cette pratique. Partager mon retour d'expérience sur le Yoga Nidra et des informations essentielles pour une approche éclairée et dénuée de danger.

LA FACE CACHÉE DU YOGA NIDRA : AU-DELÀ DE LA SIMPLE RELAXATION OU DU RÊVE ÉVEILLÉ
LA BANALISATION :
Beaucoup de personnes conçoivent le Yoga Nidra comme une simple pratique de relaxation ou de méditation guidée, une méthode rapide pour se détendre voire pour s'endormir après une longue journée. Cette vision peut-être en partie vraie, mais elle ne saisit pas toute la dimension de la pratique. Le Yoga Nidra est une technique puissante qui explore les états de conscience modifiés, naviguant entre la veille et le sommeil. C'est un voyage intérieur qui peut faire remonter à la surface des émotions, des souvenirs ou des pensées refoulées. Il s'agit également d'une expérience du plan Astral dont les implications sont importantes.
LES RISQUES ET LES PRÉCAUTIONS À PRENDRE :
Les risques psychiques :
Le Yoga Nidra est un voyage dans les profondeurs de la conscience. En accédant à l'inconscient, des troubles psychiques peuvent être réactivés. Une personne souffrant d'anxiété, de dépression ou de trouble de stress post-traumatique (TSPT) pourrait voir des souvenirs ou des émotions enfouies ressurgir, provoquant un sentiment de dépersonnalisation ou de confusion. Sans un accompagnement adéquat, cela peut être très déstabilisant et même aggraver des conditions préexistantes.
Le risque de se créer de faux souvenirs :
Le Yoga Nidra, en tant qu'état de conscience modifié, peut ouvrir une porte sur notre inconscient. Dans cet état de relaxation profonde, la frontière entre l'imagination, les rêves et la réalité peut devenir floue. C'est à ce moment-là que l'on peut, sans le vouloir, créer ou renforcer de faux souvenirs.
Comment cela se produit-il ?
L'impact de la suggestion : L'esprit est très réceptif en Yoga Nidra. Si un enseignant utilise des images ou des mots clés qui résonnent avec une expérience passée, un souvenir "réel" peut être altéré ou une image totalement fausse peut être ancrée dans la mémoire.
La confusion entre imaginaire et réalité : En Yoga Nidra, il n'est pas rare d'avoir des visions ou de revivre des scènes. Si ces expériences ne sont pas traitées avec la distance appropriée, le cerveau peut les interpréter comme des souvenirs réels. Au fil du temps, ces "souvenirs" imaginaires peuvent devenir aussi vifs et aussi solides que de vrais souvenirs.
L'absence de protection : Comme les Bouddhistes le savent, la protection de la conscience est un travail sérieux. Sans une guidance appropriée, notre esprit, dans sa quête de sens, peut combler les vides de notre passé avec des informations qu'il a générées lui-même, créant une version du passé qui n'a jamais existé.
Il est crucial de comprendre que le but du Yoga Nidra n'est pas de revivre le passé, mais de trouver la paix dans le présent. Si vous vivez des visions, il est important de les voir comme de simples manifestations de votre inconscient, et non comme des vérités historiques absolues.
Risques corporels :
Bien que la pratique soit statique, elle peut entraîner des effets inattendus sur le corps. Des tensions physiques ou des douleurs inexpliquées peuvent survenir à la suite d'une séance. Cela est souvent le signe de blocages dans le corps ou notamment des émotions bloquées. La relaxation profonde peut aussi provoquer des spasmes musculaires ou des sensations inhabituelles de froid ou de chaleur, car le corps peut résister à cet état de lâcher-prise.
Risques potentiel de dépendance psychique :
Pour les personnes qui recherchent avant tout les bénéfices immédiats, le risque est de s'accrocher à cette pratique comme à une béquille. Au lieu d'apprendre à gérer leurs émotions et leur stress au quotidien, ces individus pourraient devenir dépendants de cet état de calme induit, cherchant à reproduire inlassablement la sensation de paix que procure le Yoga Nidra pour échapper à leurs difficultés. Cette attitude, loin de favoriser l'autonomie et la résilience, peut mener à un évitement de la réalité et à une incapacité à faire face aux défis de la vie sans cette pratique. L'objectif du Yoga Nidra n'est pas de fuir, mais d'apprendre à être pleinement présent à soi-même.
Risques liés aux neurosciences :
Scientifiquement, le Yoga Nidra est un état de conscience modifié, naviguant entre la veille et le sommeil profond. Cette exploration des ondes cérébrales (passant des ondes bêta aux ondes thêta et delta) peut être perturbante pour le système nerveux. Une personne non préparée ou particulièrement sensible pourrait ressentir une désorientation ou une fatigue excessive. Le corps et l'esprit ne sont pas habitués à cet état intérieur, ce qui peut créer un déséquilibre plus ou moins persistant.
Risques spirituels et philosophiques :
Lorsque nous parlons des risques liés au Yoga Nidra, une autre perspective spirituelle et philosophique mérite d'être prise en compte : celle du Père Joseph-Marie Verlinde, philosophe et théologien. Né en 1947 après de brillantes études scientifiques il a développé un grand intérêt pour les spiritualités orientales. Il met en garde contre la pratique de ces états de conscience modifiés, les décrivant comme des états de "dilution de la conscience". Pour le Père Verlinde, notre conscience, notre "moi" profond, est faite pour être intégrée et unifiée. Elle nous permet d'être pleinement présents, de réfléchir et d'agir en toute lucidité. Les pratiques qui modifient cet état de conscience — qu'il s'agisse de la méditation, de la Sophrologie, de l'hypnose ou, dans ce cas, du Yoga Nidra — peuvent, si elles sont mal comprises ou mal encadrées, entraîner une perte de cette unité.
Au lieu de nous renforcer, elles peuvent nous "diluer" : nous perdons notre capacité d'être ancré dans le réel, de discerner le vrai du faux. C'est le risque de devenir plus passif, plus influençable. Un état où la conscience n'est plus pleinement présente pour elle-même. Ce concept de "dilution" rejoint les risques que nous avons abordés : la perte de repères, la vulnérabilité aux énergies subtiles et la difficulté à distinguer les souvenirs réels des images générées par notre esprit. Le Yoga Nidra devrait être une pratique d'intégration et non de dilution.
Risques liés au plan astral :
Le Yoga Nidra est traditionnellement perçu comme une porte d'accès au plan astral, une dimension de conscience où l'on peut vivre des expériences extra-corporelles. Pour un pratiquant non-averti, ces expériences peuvent être effrayantes ou déconcertantes. La sensation de « sortir de son corps » sans en comprendre le sens ni la portée peut entraîner une profonde anxiété. Le risque est de se retrouver face à des sensations inexplorées, des visions ou des perceptions qui peuvent être mal interprétées ou sources de peur. Le manque de préparation et de compréhension spirituelle peut transformer cette exploration en une expérience traumatisante. Il est important de souligner que le plan Astral ne correspond pas à un état de béatitude. Les traditions spirituelles et religieuses mettent en garde contre les rencontres avec des entités de différentes natures. Par exemple, une exploration "non sécurisée" peut attirer des entités maléfiques. (Si le sujet vous intéresse particulièrement un de nos autres articles portent sur les montées de Kundalini.)
Selon les traditions leurs qualificatifs seront différents :
dans la tradition Hindouiste, ce sont les Dévas (à noter : le même terme "Déva" qualifie les esprits positifs ou négatifs).
Dans la tradition Bouddhiste il y a plusieurs représentations démoniaques, dont le Dieu Mara le tentateur du Bouddha, etc.
Les Djinns sont largement décrit dans le Coran ou dans les légendes Musulmanes. Il s'agit d'êtres intelligents, généralement malfaisants, créés de feu, entre l'homme et l'ange, qui peuvent apparaître sous différentes formes.
Les Anges déchus, les démons ou les êtres des ténèbres de la Bible.
Les Trolls, les Elfes, etc, selon les cultures.
Ces créatures qui peuvent être surprenants et déstabilisants pour le non-initié.

Risques liés plus spécifiquement aux larves astrales :
Lors d'une pratique de Yoga Nidra, le corps physique est profondément détendu. L'esprit navigue entre l'état de veille et le sommeil. Cette ouverture de la conscience, si elle n'est pas bien encadrée, peut rendre le corps Astral plus vulnérable (le fourreau astral ou bouclier psychique devient poreux). Dans l'ésotérisme, les larves astrales, parfois appelées "parasites énergétiques" ou "miasmes", sont considérées comme des formes-pensées négatives. Elles sont le résultat d'énergies stagnantes et de vibrations basses générées par des émotions comme la peur, le chagrin, la colère ou la haine, que ce soit chez une personne ou dans un lieu. Imaginez-les comme de petits vortex d'énergie qui, faute de mieux, se nourrissent de l'énergie vitale d'un individu. Elles peuvent s'attacher à l'aura d'une personne, en particulier lorsque celle-ci est affaiblie, fatiguée ou en proie à un déséquilibre émotionnel.
Le concept de larves astrales pourrait sembler abstrait, mais il trouve un écho surprenant dans certaines descriptions cliniques. D'après certaines études et témoignages, les patients en proie à un delirium tremens (un état de confusion profonde lié au sevrage alcoolique) décrivent souvent la vision de créatures parasites ou de formes menaçantes. Ce qui est frappant, c'est que ces visions ne se limitent pas à des images floues. Les patients décrivent avec précision des parasites, des insectes ou des larves qui se déplacent sur les murs ou sur eux-mêmes. Dans une perspective ésotérique, cette coïncidence n'est pas fortuite. Certains praticiens estiment que la fragilité de la conscience et de l'aura due à l'état physique extrême du delirium tremens rend ces individus particulièrement réceptifs à la perception des énergies subtiles et des entités que l'on nomme "larves astrales".
Il est crucial de comprendre que nous ne faisons pas de lien direct entre le Yoga Nidra et le delirium tremens. L'analogie sert à illustrer la fragilité de l'esprit lorsque notre corps astral est affaibli et que notre conscience n'est plus en pleine possession de ses moyens. C'est une mise en garde puissante contre la banalisation de la pratique : une conscience non protégée peut percevoir des réalités qui, loin d'être apaisantes, peuvent se révéler très perturbantes.
Attraction des larves astrales :
Une personne qui pratique le Yoga Nidra dans un état de faiblesse peut potentiellement attirer ces énergies négatives. Au lieu de se ressourcer, elle peut se sentir encore plus lourde, plus fatiguée, ou expérimenter des sensations de poids ou d'oppression inexpliquées.
Les symptômes de l'infestation :
Une personne affectée peut ressentir des blocages inattendus dans sa vie, de la fatigue chronique, des douleurs soudaines ou un sentiment persistant d'être « vidé » de son énergie. Ces symptômes ne sont pas nécessairement le signe d'une infestation de larves astrales, mais dans ce cadre, il est important de prendre en compte ces possibilités.
L'importance de la protection énergétique :
C'est pour cette raison que les enseignants qualifiés insistent sur les précautions et les protections. Cela peut passer par la visualisation ou la concentration sur une intention positive. Le rôle de l'enseignant est de guider ce processus et de rappeler qu'un corps sain et un esprit équilibré sont le meilleur des boucliers contre ces énergies indésirables.
Une pratique ancestrale et très encadrée :
Il est crucial de se rappeler que les pratiques d'états de conscience modifiés, comme le rêve lucide ou le voyage astral, ne sont pas une invention moderne. Elles sont étudiées et pratiquées depuis des millénaires, notamment par les bouddhistes tibétains et d'autres traditions spirituelles. Ces experts des rêves et des états de conscience altérés ne se lancent jamais à l'aveugle. Au contraire, ils s'entourent de protections énormes et de protocoles rigoureux avant même de commencer leurs explorations intérieures.
La sagesse des traditions spirituelles :
Ces protections ne sont pas de simples rituels. Elles représentent une compréhension profonde des risques potentiels et une reconnaissance du fait que le voyage intérieur n'est pas sans danger. Les experts bouddhistes travaillent sous la supervision de maîtres qualifiés et s'appuient sur des pratiques de purification, de visualisation et de méditation pour renforcer leur esprit et leur "corps énergétique". Ils reconnaissent que l'ouverture du plan astral et d'autres dimensions de la conscience peut les exposer à des énergies et des entités non bénéfiques, ce qui rend la protection indispensable.
La sagesse de la Bible et le "fil d'argent"
On pourrait penser que les concepts de corps astral et de "sortie de corps" sont propres aux philosophies orientales, mais ils sont en réalité évoqués de manière très puissante dans des textes occidentaux majeurs. La Bible, par exemple, fait une allusion troublante et fascinante à ce phénomène dans le livre de l'Ecclésiaste, lorsque le roi Qohelet décrit le moment de la mort. "Avant que le cordon d’argent ne se détache, que le bol d’or ne se brise, que la jarre ne se casse à la fontaine, que la roue ne se fende à la citerne, que la poussière ne retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit ne retourne à Dieu qui l’a donné." (Ecclésiaste 12:6-7)

Une mise en garde universelle
Dans de nombreuses traditions ésotériques, ce "fil d'argent" est précisément ce qui relie le corps physique au corps astral lors d'une expérience hors du corps. Sa rupture symbolise la mort. Cette référence biblique, bien que poétique, est souvent interprétée comme une reconnaissance de la réalité du corps subtil.
Ce qui est important, c'est que ce passage n'est pas une incitation à s'aventurer dans ces dimensions. Au contraire, il est inséré dans un contexte de réflexion sur la finitude de la vie et le caractère inévitable de la mort. C'est un rappel solennel que si ces réalités existent, elles ne sont pas faites pour être explorées à la légère par le simple mortel.
Cette sagesse millénaire, présente dans les textes les plus sacrés, ne fait que renforcer ma conviction. Elle confirme que les voyages de la conscience sont des territoires vastes et inconnus. On ne s'y aventure pas sans guide, sans protection et sans une bonne compréhension de l'enjeu, au risque de se "déconnecter" de la réalité d'une manière qui peut être très difficile à gérer.
MON TÉMOIGNAGE : LORSQUE DES EFFETS INSOUPÇONNÉS DE YOGA NIDRA SE RÉVÈLENT !
RÉCIT DE MON EXPÉRIENCE :
L'origine :
Je vais partager mon expérience personnelle, car elle illustre parfaitement des dangers que je viens de décrire. Lorsque j'ai débuté le Yoga j'étais dans une situation de vie stressante. J'avais besoin de décompresser. J'ai donc commencé à pratiquer le Yoga Nidra seule, à l'aide d'un pack de 6 CD qui était populaire à cette époque où on achetait des CD...
Ma seule motivation était de me relaxer et de souffler un peu. Je voyais le Yoga Nidra comme une simple introduction à ma pratique d'Asana (postures de yoga), ou comme une aide pour trouver le repos, afin de ne pas me blesser en forçant trop sur mon corps stressé.
Je me suis retrouvée à écouter ces CD pendant trente à quarante cinq minutes avant ma pratique de Yoga (Asana et préparation) personnelle soutenue par séance de deux heures, une à trois fois par jour. Et le soir au moins une heure d'écoute de Yoga Nidra avant de m'endormir. J'ai plongé tête la première dans une pratique puissante sans en comprendre les mécanismes ni les risques. C'était une approche naïve, guidée par une simple quête de soulagement, et non par la conscience. Avec le recul, je me rends compte que j'ai pris des risques et c'est pourquoi je me sens le devoir d'en parler.
La découverte de la portée du Yoga Nidra :
Puis, il y a une quinzaine d'années, j'ai décidé d'aller plus loin et de participer à un stage résidentiel d'une semaine. Durant les pratiques guidées journalières, je me suis retrouvée à vivre des visions puissantes déstabilisantes. Mon esprit a voyagé dans des zones inconnues.
Heureusement, la formatrice avait anticipé ces possibilités. Avant même de commencer les pratiques profondes, elle nous avait demandé de trouver un point d'attache psychique. Ce point pourrait se décrire comme un phare : un lieu sûr, un ancrage mental auquel nous pouvions nous "rattacher" si nous sentions que nous partions trop loin, trop vite, ou si l'expérience devenait trop intense.
Cette précaution a été une sorte de bouée de secours. Je me suis accrochée à ce phare mental pour revenir à un état de conscience plus "concret", et j'ai pu gérer les visions. Cette expérience a confirmé pour moi que la présence d'un enseignant compétent et la mise en place de protocoles de sécurité ne sont pas des options, mais des absolus nécessaires. Cependant je laisse de côté le Yoga Nidra pendant quelques années car j'ai eu l'impression d'être allée alors trop loin...
Nouvelle opportunité :
Quelques années plus tard, je continuais toujours à pratiquer le plus souvent seule ou parfois avec les CD, je me suis inscrite à un nouveau stage de Yoga Nidra, curieuse de voir mon évolution dans cette approche en présentiel. La salle de stage était agréable mais la capacité d'accueil de celle-ci était largement atteinte, et les tapis de yoga étaient relativement serrés. Avant de démarrer, l'enseignant a bien précisé aux participants de veiller à ne jamais toucher ses voisins lors des Nidra car les tapis étaient proches... Il a bien insisté sur ce point surtout si les personnes souhaitaient quitter la pièce.
Au milieu de la première pratique de Yoga Nidra, ma voisine de tapis s'est agitée. Elle a fini par se lever rapidement afin de quitter la salle, malheureusement elle a buté sur moi en voulant m'enjamber. J'ai ressenti une puissance d'impact anormalement forte par rapport à mes repères physiques et cela m'a happé brusquement hors de mon état de relaxation profonde. L'expérience fut désagréable et douloureuse, bien au-delà de l'impact physique.
Pendant les semaines suivantes, j'ai eu l'impression d'un vide énergétique à l'endroit où elle m'avait heurtée. C'était comme une zone de mon corps "vidée" de son énergie, une sensation que je n'avais jamais ressentie auparavant. Le Yoga Nidra n'est pas une pratique anodine, et qu'il est crucial de prêter attention à chaque détail. L'enseignant avait bien formulé la mise en garde. C'est la preuve que les "risques corporels" et énergétiques ne sont pas des concepts abstraits, mais des réalités bien concrètes qui peuvent nous affecter durablement.
Après quelques jours de stage, pendant les Yoga Nidra guidés mon corps s'est mis à m'échapper en prenant de lui-même des directions s'approchant des Asanas par des mouvements inconscients perturbants car très puissants. Une sorte d'impression de perdre le contrôle de son propre corps aspiré par quelque chose de trop puissant qui le dépassait. Trop de puissance pour mon corps.

Un des dessins de Cath représentant les lignes de force d'une Asana Les postures de yoga, les Asanas sont au delà des étirements physiques ; elles révèlent des blocages profonds qui sont souvent stockés dans les tissus, les muscles et les articulations. Quand le mental lâche prise, cette mémoire cellulaire remonte à la surface et s'exprime par le mouvement. Ces mouvements sont amplifiés car le corps a été saturé d'informations et d'expériences physiques. Après plusieurs jours, il est comme "prêt à exploser" de l'intérieur. Certains amateurs de sensations fortes pourraient être attirés par ses expériences mais pour ma part j'ai trouvé cela trop violent sur un corps physique insuffisamment résistant.
À la fin de chaque séance de Yoga Nidra, l'enseignant nous demandait de décrire précisément ce que nous avions perçu. J'excellais dans cet exercice, capable de verbaliser avec clarté chaque vision et de la relier à un souvenir visuel précis. Je pensais que cette capacité était le signe de ma progression.
Malheureusement, j'ai appris à mes dépens que cette pratique a eu des répercussions inattendues et dévastatrices. Peu de temps après le stage, j'ai constaté que mon flux de paroles était perturbé. J'avais du mal à enchaîner mes idées lorsque je m'exprimais, comme si je cherchais constamment mes mots.
Pascal mon enseignant de yoga sur Paris à l'époque était également un Psychologue clinicien particulièrement expérimenté et au fait de ces pratiques. Il a immédiatement compris ce qui s'était passé. En effet en suranalysant et en verbalisant chaque expérience intérieure, j'avais court-circuité le mécanisme naturel des enchaînements d'idées dans mon cerveau. J'avais forcé mon mental à mettre des mots sur des processus qui ne sont pas censés être verbalisés de cette manière, perturbant ainsi le fonctionnement fluide de la parole et de la pensée. Cette expérience m'a appris une leçon essentielle : il ne faut pas toujours chercher à comprendre ou à verbaliser ce qui se passe dans les profondeurs de notre conscience. L'esprit a son propre rythme, ses propres processus, qui ne sont pas toujours faits pour être traduits en mots.
Le rôle de l'enseignant n'est pas de nous transformer en interprète de nos visions, mais de nous guider pour que ces expériences intérieures soient intégrées de manière saine et harmonieuse. La surstimulation et la suranalyse peuvent être aussi dangereuses que l'absence de protection. Le véritable but du Yoga Nidra n'est pas de créer des visions, mais de nous aider à nous connecter à notre paix intérieure et à notre profondeur de l'être, sans avoir à tout décortiquer.
Mon histoire illustre parfaitement les fossés pouvant apparaître. À NOTER : si j'ai vécu tout cela, c'est sans doute parce que j'ai pratiqué avec intensité.
COMMENT JE M'EN SUIS RELEVÉE :
La prise de conscience :
est la première clé et quelques séances avec Pascal en psychothérapie.
Les solutions mises en œuvre :
En découvrant l'enseignement de Serge Gastineau. J'ai trouvé un yoga puissant sur le corps physique, qui a bien recadré.
Cette approche, venant de la tradition de B.K.S. Iyengar, est un retour à la source. Elle se concentre sur l'alignement précis du corps, le respect de son anatomie et l'utilisation de supports pour que chaque posture soit juste. C'est une forme de yogathérapie qui travaille sur l'ancrage et la construction d'une base physique solide. Cette approche m'a montré la voie pour pratiquer en toute sécurité. Au lieu de me déconnecter ou de "diluer" ma conscience, ce yoga a recadré. La puissance physique et la rigueur de la pratique ont agi comme un bouclier, renforçant mon corps pour mieux soutenir mon esprit. Ma pratique de Yoga s'est métamorphosée. Mon expérience avec Serge Gastineau fut une lumière, une évidence, et c'est cette approche, respectueuse et puissante, que nous transmettons et partageons ensemble aujourd'hui dans nos formations en ligne, événements en présence ou bilan postural Yoga.
AUJOURD'HUI MA VOIE EST CLAIRE :
Après avoir expérimenté les dangers de la dilution, je me sens profondément reconnaissante d'avoir trouvé un chemin qui m'a rendue forte et ancrée. Cette force et cet ancrage que j'ai trouvé, sont la véritable source de mon énergie.
Je n'ai plus besoin de me réfugier dans des relaxations profondes pour échapper à la réalité. Au contraire, cette voie m'a donné l'énergie pour entreprendre, expérimenter et partager. Le Yoga Nidra et ses voyages subtils ont perdu toute attractivité pour moi, car ma pratique m'a permis de me connecter à une vitalité qui ne se nourrit pas de l'évasion, mais de la présence au monde.
Mon voyage m'a appris que le véritable Yoga pour moi ne consiste pas à s'endormir, mais à s'éveiller. Non pas à un état de conscience passif, mais à une conscience active qui donne le pouvoir de créer notre vie et de la partager avec les autres.
MISE EN GARDE SUR LE YOGA NIDRA :
Aujourd'hui, de plus en plus d'enseignants ajoutent le Yoga Nidra à leur répertoire après de courtes formations. Nous alertons par ailleurs sur les mensonges du Yoga. C'est pourquoi il est crucial de s'interroger sur leur réelle capacité à guider une pratique aussi puissante. Notre préoccupation est simple : est-ce que ces enseignants sont réellement armés pour faire face aux répercussions profondes que peuvent avoir les états de conscience modifiés ? Ils pourraient involontairement, en toute sincérité et bienveillance mettre leurs élèves en danger. La facilité avec laquelle on peut trouver des pratiques de Yoga Nidra, que ce soit en ligne ou en présence, nous pousse à vous avertir en toute transparence. Le rôle de l'enseignant ne se limite pas à lire un script de relaxation. Il doit être capable de percevoir les signaux de stress ou de désorientation chez ses élèves et de savoir comment réagir. L'absence de ce savoir-faire, bien souvent faute d'une formation adéquate, est le véritable risque de la banalisation du Yoga Nidra. Ne sont-ils pas, sans le savoir, en train de jouer avec le feu !
DU CORPS À L'ESPRIT... ET AU-DELÀ
Ce qui est fascinant, c'est que ce cheminement n'a pas seulement réparé mon corps et mon esprit. Il a ouvert une porte vers une dimension spirituelle que je n'attendais pas. C'est cet enracinement dans une pratique respectueuse, qui m'a préparée à un ancrage encore plus profond.
J'ai compris que mon corps physique était la première fondation, que mon esprit en était une autre, et que mon esprit était à son tour fait pour s'ancrer dans quelque chose de plus grand. Mon parcours m'a amené à découvrir une conscience active qui m'a menée au désir d'entreprendre, d'expérimenter, de partager et de transmettre.
Aujourd'hui, ma voie est claire.
Elle est le fruit d'un cheminement qui m'a fait quitter la quête de l'évasion pour trouver la paix dans un enracinement profond, qui inclut le corps, l'esprit et la foi.
Merci !



Commentaires